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18 novembre 2021

Le monde est fou, le monde est fou…

 


11 000 milliards de dollars 11 000 000 000 000 $

C’est le montant des nouvelles dépenses décidées par le Congrès américain pour donner suite au plan de relance de Biden.

 

Bruno Bertez publie ce 17 novembre 2021 sur son site la traduction d'un texte promotionnel de David Stockman qui, dit-il, va - sur le plan économique - à l’essentiel : la folie actuelle.

« En effet, il n’y a jamais rien eu de tel que cette débauche des dépenses de Washington dans toute l’histoire américaine — y compris pendant le New Deal de Roosevelt et pendant les excès « guns and butter » des années 1960. De plus, ce total potentiel de 11 000 milliards de dollars de nouvelles dépenses a été décidé par le Congrès sans pratiquement aucune audition ni analyse d’experts — ce qui signifie que Washington a débloqué 85 000 $ par ménage américain de nouvelles dépenses sans le moindre égard pour les conséquences économiques et fiscales à long terme. De même, le bilan de la Fed est passé de 3 800 milliards de dollars déjà gonflé en août 2019 à 8 800 milliards de dollars à l’heure actuelle. Au cours de la même période de 27 mois, la dette publique fédérale a augmenté de près de 5,2 trillions de dollars. Cela signifie que près de 100 % de l’explosion d’emprunts et de dépenses de Washington est monétisée, c’est-à-dire financée avec de faux crédits tombés du ciel par les imprimeurs d’argent fous de la Fed. »

Jusque là, je suis très bien. C’est pour moi l’évidence même. Et les plans (qui ne sont pas seulement américains) liés à l’économie verte, à la lutte contre le réchauffement climatique forment la base concrète de ces dépenses colossales qui permettent à notre président d’affirmer que la France approche du plein emploi. Sinistre farce !

« Mais, ajoutent alors Bertez-Stockman, les lois de la monnaie saine, de la rectitude fiscale et de la gravité économique ne peuvent pas être défiées indéfiniment. Il y aura finalement un moment ou viendra l’heure des comptes. Peut-être bientôt. »

Eh bien, là je ne suis plus du tout d’accord.

Ce que je reproche à ces analyses, c’est de se situer dans un cadre de référence périmé. Comme si le Système actuel tentait de s’émanciper artificiellement des lois de la Valeur mais que tôt ou tard il lui faudrait y revenir. Par exemple, la Bulle universelle (boursière, obligataire, immobilière…) qui a pour fondement la réduction à peau de chagrin de l’économie réelle,  cette Bulle, proclament-ils, va éclater.

Je ne le crois pas.

Ce que je crois, c’est que le Système des États s’est émancipé des lois de la Valeur pour instaurer une économie totalement centrée sur eux.

Bertez-Stockman voient bien que « la dynamique sous-jacente qui est à l’œuvre est l’expansion massive de l’État », mais ils croient que c’est là une dérive temporaire et annoncent la catastrophe. Ils n’osent plus dire la catastrophe imminente, ils disent : « peut-être bientôt ».

Je crois quant à moi que l’étrange affaire du conarovrius marque, sur base d’un événement quasi insignifiant, une transition définitive. Il ne peut plus y avoir l’explosion de quelque « bulle » que ce soit, nous sommes passés dans une nouvelle ère, qui n’est plus celle de la Valeur, mais celle de l’État. Nous fonctionnons certes toujours via l’argent,  mais l’argent est devenu simple coupon d’État. Bref, nous ne sommes pas dans la dérive d’un Système,  mais dans la transition (et le phase finale de cette transition) à un autre système. Ainsi que je l’écris dans la deuxième partie de La fin de l’État (fantasques éditions, 2021) : « Nous en sommes aujourd’hui à une phase critique du processus historique. La question qui se pose n’est pas celle des dysfonctionnements du pouvoir ou de ses abus. Elle touche à l’établissement d’une mutation fondamentale de la Société humaine. L’activité humaine, la pensée humaine ne se centrent plus comme dans la période d’autarcie des communautés sur la vie et la reproduction de celles-ci. Elles quittent l’univers de la Valeur dans lequel le développement de l’activité humaine était lié à la place qu’elle pouvait prendre dans un système d’échange de plus en plus étendu. Nous sommes entrés depuis un siècle dans un mode d’existence sociale où l’activité humaine est centrée sur la participation de préférence volontaire à un système administratif, l’État, qui détermine ce qui est à faire ou à ne pas faire, ce qui entre dans son développement. Le développement de l’Humain ne se fait donc plus par son existence comme être collectif (Autarcie), ni par sa réalisation dans l’échange social (Valeur) mais par son identification à l’Être de l’État. »

C’est bien là tout l’enjeu de la situation actuelle : votre participation volontaire à l’Être de l’État, conçu comme centre de toute « vie humaine ».

L’Humanité réduite à la fourmilière !

Pas si fou… d'autant que nombreux sont ceux qui se plaignent de ce que "l'État nous laisse tomber".



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