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03 septembre 2021

 

Ne pas penser pour (sur)vivre

Voilà ce à quoi nous sommes tous condamnés. Pour survivre, il faut accepter aujourd’hui de ne pas penser. Si vous cherchez à penser votre quotidien, vous devenez irrémédiablement FOU.

 

Toutes les informations circulent dans tous les sens sur tout, à tel point que la seule réaction saine que l’on puisse manifester est la MÉFIANCE. Méfiance à l’égard de la langue de bois et aux mensonges successifs que débitent les gouvernements et les sites d’information qu’ils subventionnent, l’enseignement qu’ils dégradent à n’en plus finir etc. Méfiance à l’égard de tous les « complotistes », nom générique par lequel on qualifie tous ceux qui ne pratiquent pas la langue de bois, mais font quant à eux feu de tout bois pour débiter à peu près n’importe quoi d’un air très assuré et en se référant à des révélations sensationnelles.

Cette situation déjà courante depuis quelques dizaines d’années a été portée au paroxysme par la prétendue crise sanitaire, laquelle n’a selon moi d’autre but que, non plus de nous apprendre à ne pas penser (ce que nous avons été amenés à faire depuis longtemps), mais de nous mettre en situation de ne plus pouvoir penser, faute de verser dans la folie.

L’État nous garantit que nous serons nourris, logés, que nous pourrons nous distraire et qu’il s’efforcera dans la mesure du possible à continuer à nous occuper. Ce n’est plus le tyrannique Métro, boulot, dodo d’il y a cinquante ans, ce sont les ludiques Plus belle la vie ou Demain nous appartient et tutti quanti, de TF1 et M6 à la 4, en passant par toutes les échelles selon votre niveau social.

De vie humaine, il n’est plus question. De collectivité moins encore. Quant à la Liberté ! … les opposants se contentent de réclamer leurs libertés individuelles.

La base de tout cela : la contrainte, la tromperie, la manipulation ? Que non ! La base de notre malheur est en nous-mêmes, elle n’est autre que ce « besoin » qui hante l’humain contemporain de ne plus lutter pour vivre, de ne plus sortir de lui-même, de remettre son Destin entre les mains de Dieu. J’entends du Dieu contemporain, de la Providence des humains, de l’État.

Attribuer un tel infantilisme au matraquage médiatique, à la propagande et au mensonge, ce serait donner foi à la théorie orwélienne du Big Brother, le grand méchant qui symbolise l’oppression, le fascisme. Or ce n’est pas du tout de cela qu’il s’agit. Nous ne vivons plus le temps d'une « propagande » imposée comme aux temps anciens. La propagande et la désinformation dont l’essor est dû aux Franco-anglais pendant la Grande Guerre, a été portée à de nouveaux sommets par le régime national socialiste allemand. Pour culminer dans les démocraties de l’après-guerre. On imposait alors, le moins possible par la force, plus volontiers par la propagande et la perfide « persuasion », le mensonge etc.

Ce n’est plus de cela (ou le moins possible) qu’il s’agit aujourd’hui. La propagande, cela fait vraiment mauvais genre. On est « transparent ». On explique, c’est tout. Il faut que les gens comprennent… Le phénomène essentiel est désormais que la population a été infantilisée en profondeur au travers un demi-siècle de « révolution sociale » : hyperconsommation débile, dévalorisation du travail et de l’effort, éducation de « bisounours », assistanat, effondrement catastrophique de l’enseignement, dictature du désir et du plaisir, perte de tous les repères,...

L’humain est désorienté en profondeur et, se sentant perdu (on revient à la méfiance dont je parlais au début de ce billet), demande de plus en plus de « protection » et d’intervention de l’État. « L’État n’a pas fait, il aurait dû faire, il doit faire plus, mieux, et encore et encore. » On n’entend que cela. Omniprésence tutélaire ! qui repose sur la conviction intime que nous ne sommes pas capables de gérer les éléments fondamentaux de notre existence. Et sur notre consolation ultime qu’en fin de compte, si rien ne fonctionne, ce n’est, comme le disent les enfants, « pas de notre faute », puisque c’est l’État qui a mal fait. C’est un cycle infernal !

Ce qui restera à mon avis de cette crise – si l’Humanité s’en sort, ce dont je doute souvent – c’est la manifestation d’un infantilisme généralisé, basé non sur le fait que « on nous cache » des choses ou que « on nous ment », mais sur la volonté profonde de ne surtout pas voir la Réalité en face. On se sert donc de toutes les conneries que les médias diffusent avec générosité comme justification précisément pour ne pas voir, ne surtout pas voir ! Ne pas penser, pour survivre… On dit que nous ne savons plus que croire parce qu’on nous raconte n’importe quoi. En fait, c’est parce que nous ne voulons surtout pas penser, que nous sommes prêts à croire n’importe quoi ! D’où le buzz des innombrable révélations sensationnelles sur le masque, les vaccins, le virus qui…, le médicament que…

On voit dans une situation telle que nous la vivons à quel point la notion du « Bon sens » a perdu toute signification. En profondeur. C’est cette barrière qui a complètement sauté et laisse dès lors place à la simple et universelle crédulité. Une crédulité non enfantine (utile à la croissance de l'enfant), mais infantile (avilissante).

Moi aussi, je dois accepter de ne pas penser pour survivre. Sans quoi je ne mets plus les pieds en rue ou dans les magasins, je ne prends plus les transports en commun, je vois les gens s’écarter de moi avec terreur (parce que j’ai oublié mon masque), etc. etc. Je puis certes penser, dans mon coin. Sans guère de possibilité de m’exprimer. C’est mon malheur. Certains y construisent leur Bonheur. Mais est-ce la solution que de s’extraire de la société pour soi-disant penser ? C’est ce que semblent croire en tout cas les bobos de ma génération qui se sont tous entichés d’orientalisme et autres philosophies qui leur permettent d’échapper au pseudo bien-être de nos sociétés consommantes pour atteindre Le Bien-Être, une forme d’accord essentiel avec leur Être profond en dehors de toute réalité.

Décidemment, la rupture ente la Pensée et la Vie est bien consommée !





 

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